Envie d’évasion?

Je tenais ce soir à vous partager deux lectures que j’ai apprécié et qui ont un point commun : sortir des sentiers battus de la culture occidentale pour nous faire découvrir d’autres horizons. Ce qui est particulièrement appréciable en ce moment, n’est-ce pas?

En-dehors du dépaysement, j’aime ces auteurs qui nous font découvrir des sociétés différentes : architecture, gastronomie mais surtout rites et croyances. En nous plongeant dans ces environnements inhabituels, nous découvrons que si d’autres ont des façons de penser parfois différentes, nous avons au final bien des points communs. L’homme reste l’homme. La fiction, l’imaginaire (ce sont deux récits steampunk) n’empêchent pas de nous ouvrir l’esprit. Au contraire! Nous apprenons d’autant mieux que lorsque nous nous amusons!

Prêts à décoller? Suivez-moi!

L’empire du Léopard – E.Chastellière – Ed.Critic

Emmanuel Chastellière nous livre avec « L’empire du Léopard » un récit puissant et haletant. Dans un monde qui pourrait ressembler au nôtre, Cérès est une capitaine perdue au milieu de la jungle de la péninsule de la Lune-d’Or, loin du Coronado, sa patrie. Elle tente tant bien que mal de faire régner la justice dans ce pays ravagé par les dégâts de la colonisation quand un émissaire du mystérieux Empire du Léopard propose une alliance. La voilà partie pour escorter le vice-roi au-delà des montagnes, là où l’on dit que se cache la Fontaine de Jouvence…

Loin, très loin d’être manichéen, ce livre est un bijou de subtilité et de tolérance. Difficile de savoir qui sont les bons et les méchants. L’exercice mené par Emmanuel est d’autant plus épatant que l’on suit une capitaine militaire avec sa troupe. N’aimant moi-même pas la littérature soldatesque, je me suis pourtant attachée à Cérès et son quotidien sans difficulté. La profondeur de ce personnage, les difficultés qu’elle rencontre, son humanité m’ont touché droit au coeur. Le tout est mêlé dans une intrigue complexe, une action bien menée : si le livre est un petit pavé qui prend son temps, on ne s’ennuie néanmoins jamais. Car, cerise sur le gâteau, l’univers développé par Emmanuel est passionnant! Un mélange de mécanique et de mystère, où l’alchimie tente de transformer la magie en science. Vous le savez, c’est ma vision personnelle du steampunk, j’adhère donc totalement.

Le final est absolument grandiose, et à la hauteur de toute l’intrigue.

Un livre sans frontières, au sens propre du terme : le point de vue est tout sauf manichéen, et on referme le pavé en réfléchissant à la notion de justice, à l’importance des croyances, à la valeur du libre arbitre.

Enfin, vous pouvez aussi le refermer sans vous poser de questions et juste apprécier le voyage 🙂

Le Gran Jeu – Benjamain Lupu – Ed.Bragelonne

Le second voyage que je vous propose part un peu moins loin, mais est tout aussi dépaysant! Direction Constantinople, dans un XIXème siècle alternatif. L’empire Ottoman est coincé entre les stalkars (énormes exosquelettes guerriers) du Nouvel Empire Russe et les zeppelins de l’Alliance de l’Ouest. Au milieu de ce nid d’espions, Martina, aidée de Mortier et Maurice (on pourrait les appeler les « TripleM » ^^), n’a cure de toutes ces querelles politiques. Elle n’a qu’un seul but : voler le Shah, un énorme diamant que les russes souhaitent remettre au Sultan. Malheureusement, la situation va la rattraper…

Benjamin est historien, et ça se sent. Si le contexte est une uchronie, les détails sur les rues de Constantinoples, les us et coutumes, la pègre, les machines… ne trompent pas. Le bougre est diablement bien renseigné, et nous entraîne avec une facilité déconcertante de souks bariolés en goulags mécanisés. Vous apprendrez quelques mots de russe et de turc au fil de votre lecture et surtout, vous en prendrez plein les yeux! Ce livre est un roman d’espionnage tout autant qu’un roman steampunk. L’esthétique propre à ce style y est fabuleuse. Les machines y sont de véritables personnages, et l’on se demande vite si ce ne sont pas elles, in fine, qui tirent les ficelles de ce fameux Grand Jeu. Les scènes de combat sont grandioses : zeppelins et stalkars au-dessus des tourelles de la basilique… la couverture vous donne un bon aperçu de ce dans quoi vous plongerez avec jouissance!

La lecture est facile et rapide : un de ces livres dont vous ne ferez qu’une bouchée, une fois passée le début pour s’habituer aux termes russes et turcs. L’action est rondement menée, et vous ne serez pas perdus dans l’entrelacs des fils de l’histoire (dans les rues de Constantinople, par contre… ;-)). J’ai un petit faible pour le personnage de Mortier et pour Mun, une figure typique du steampunk que j’apprécie beaucoup!

Avez-vous lu l’un et/ou l’autre? Qu’en avez-vous pensé?

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