Lundi 11 janvier à 23h47, j’ai posé sur le papier (numérique!) le dernier mot de mon premier roman. Ou du moins, de mon 1er jet. Un moment intense, qui m’a procuré une joie incroyable, après 4 jours d’intense écriture. Qu’ai-je retiré de cette expérience?
Du bon, beaucoup de bon et de plaisir!
Depuis Août, Hope se construit petit à petit dans mon coeur. Trois mois de synopsis m’ont permis d’être sereine et très confort pour mes deux mois d’écriture. Bien sûr, j’ai eu des surprises – beaucoup de surprises! Des péripéties imprévues, des personnages qui me surprennent par leur carrure, leurs réactions, des fils d’histoire qui s’enrichissent ou se rajoutent. Cependant, jamais je n’ai dévié du synopsis initial, et j’ai pu « écrire des mots qui comptent » (comme dirait Mickaël) tous les jours.
De l’effort
Comme pour mes semi-marathons, le souvenir que je garde de ma phase d’écriture est focalisé sur les bons moments. Il y a eu des scènes qui se sont écrites toutes seules, qui ont coulé comme de l’eau de source. Cependant, il y a eu aussi beaucoup d’effort, de volonté, de difficultés. Des soirs où je n’arrivais pas à écrire trois phrases sans détourner mon attention, des moments où la platitude de ce que je couchais sur le papier me désespérais, où je m’ennuyais mais sans savoir comment accélérer. Le pire a été le mois de décembre : entre la fin du DRomA, la baisse des échanges entre auteurs, et bien sûr, le temps à consacrer à la famille et aux cadeaux, j’avais plus de mal à me concentrer sur mon texte.
Des rencontres
Je le clame si haut et fort que vous devez commencer à avoir retenu le message : écrire est un exercice solitaire qui se nourrit de toutes nos rencontres. Celles qui nous inspirent, celles qui nous soutiennent, celles qui nous surprennent. Que cela passe par des mails, des zooms, des whatsapp, des twitch, des discords, des visu (un type de meeting en voie de disparition actuellement…), être soutenue par mes amis, comprise par mon amour, encouragée par les auteurs de la communauté DRomA ou par Morgan (très belle rencontre!), toutes ces petites et grandes discussions m’ont et m’aident au quotidien!
Ecrire une histoire au long cours est un exercice jouissif que je vous invite chaleureusement à tenter.
Si je me prête à l’exercice difficile des conseils, voici ce que je mettrai en avant pour tout jeune auteur qui veut se lancer dans l’expérience :
=> Laissez maturer les personnages et l’histoire avant, retournez-les dans votre bouche, mâchez-les, écoutez-les, soyez ouvert à ce qu’ils veulent vous transmettre. Comme pour une course, ce temps de préparation est à mon sens indispensable : il prendra la forme d’un synopsis détaillé, d’un book de notes, de croquis, d’idées, peu importe. Mais il vous aidera à mûrir avant de vous lancer (on ne fait pas un marathon sans un peu d’entraînement préalable!)
=> Voyez modestes, et laissez-vous entraîner. Ne pas avoir d’objectifs trop gros permet de suivre son rythme. Je pensais finir une histoire à 300ksec le 30 novembre, j’ai fini un roman à 550ksec le 11 janvier. Et la version finale sera encore différente. Peu importe!
=> Ecrivez tous les jours, on ne le dira pas assez. Au bout de deux mois, je suis surprise de voir la facilité avec laquelle je peux écrire une minuscule nouvelle en même pas 15min, alors qu’il y a 6 mois encore, je bavais d’envie face à la verve de Benjamin. Tout s’acquiert avec de l’entraînement et de la persévérance.
=> Prévoyez du temps pour votre final! J’avais un week-end de 3 jours réservé uniquement pour mes dernières scènes, celles où tous les rouages s’imbriquent et où le sort des personnages ne tient qu’à un fil… ce fil qui, même en tant qu’auteur, nous fait frissonner d’angoisse. Va-t-il se rompre ou résister? Quels seront les conséquences? Le temps disponible au calme m’a permis de m’immerger dans l’action. J’étais dans une sorte de transe, le fameux flow, vibrant avec mes personnages, retenant mon souffle, hurlant de rage ou de joie. Des instants magiques! Et ceci a d’autant été plus facile que j’avais du temps. (NB : en option, prévoyez du temps pour récupérer derrière, si possible!)
=> Décembre est le pire mois pour écrire. A moins que vous ne viviez loin de toute personne et de toute poste, et ne fêtiez Noël en aucune manière… divisez vos objectifs par deux ou par trois!
=> Faites confiance à votre histoire. Ecoutez-là. Qu’elle fasse 100 ou 500ksec, qu’elle prenne des détours ou qu’elle aille droit devant, ne réfléchissez pas. Ecrivez. C’est tout.
=> Ne relisez pas. Relire ne serait-ce qu’une scène, c’est reprendre, réécrire, se dire « ah mais oui mais j’ai dit ça deux pages plus loin donc il faut que je modifie ça… ». Ce sera le travail (énorme) du second jet. Laissez des notes dans le texte, mettez des XXX quand vous avez un doute sur un prénom, un mot… vous retrouverez ça plus tard. Ne perdez pas l’élan!
=> Et le plus important… AMUSEZ-VOUS!!! Faites-vous plaisir, parlez avec vos tripes et votre coeur, laissez votre tête de côté 🙂
Tout comme moi, vous ne devriez pas être déçu du résultat et finir cette aventure rincé mais tellement heureux!
Waouh ! Bravo Noëmie 👏👏
Cet article pour partager ton expérience est captivant.
Ça promet de bons moments à lire ton roman 📖 😊