Mon 1er salon littéraire en tant qu’autrice – ou quand le syndrome de l’imposteur fait oublier les basiques commerciaux!

J’étais toute impatiente ce matin, je sautais de partout avec cette bonne nouvelle en tête : l’après-midi même, j’allais faire mon 1er salon en tant qu’autrice! Une invitation de dernière minute pour Shifumi, le salon de l’édition Rennaise et alentours, où ma charmante éditrice Camille d’Oneiroi avait un stand.

Il y a 1 an, l’idée d’être autrice et d’aller en dédicace me faisait un peur, il faut l’avouer. Qui n’a pas déjà croisé un auteur désœuvré à sa table, attendant qu’un chaland veuille bien stopper sa course effrénée entre le rayon biscuit et le rayon boucherie pour s’intéresser à lui? Heureusement, ayant côtoyé de nombreux auteurs en dédicace chez Critic et en salon, l’ambiance festive et détendue qu’il y règne toujours m’a aidé à passer cette angoisse.

C’est donc avec entrain que j’ai pris ma voiture, direction l’Hôtel-Dieu à Rennes (lieu très sympa au demeurant!). Rencontrer enfin Camille en chair et en os a été un vrai plaisir! Cette toute jeune éditrice a à cœur de défendre ses auteurs, et ça se voit sur son stand : non seulement ses livres sont de beaux objets, mais la mise en scène est soignée (en version steampunk bien sûr), et Camille sait parfaitement bien éclairer les nouveaux lecteurs sur ce genre un peu particulier.

Mais j’avoue, au bout d’une heure à voir les gens passer, papoter mais ne rien acheter, j’ai commencé à ressentir une petite boule au ventre. Si j’avais déjà fait une séance de dédicace « blanche » cet été, j’avais vraiment envie que Camille puisse vendre quelques livres pour couvrir un tant soit peu ses frais de déplacement. Et puis, je ne voulais pas me dire que j’avais le chat noir côté dédicaces!

Le pire, c’est que mon métier est de vendre. Alors, vendre ma passion, ça devrait se faire tout seul, non?

C’est là qu’intervient le fameux syndrome de l’imposteur…

Le fait ne m’a sauté aux yeux qu’après être rentrée chez moi. Tout l’après-midi, j’ai considéré les personnes en face comme les clients que je rencontre dans mon métier : des personnes surbookés qui ont bien d’autres choses à faire que de m’écouter. Mes clients le font parce que je peux leur rapporter du business.

Mais là… au fond de moi-même, je sous-estimais l’intérêt de la lecture de l’anthologie pour les inconnus qui passaient. Je sous-estimais la valeur de mon histoire et ce qu’elle peut leur apporter. Et du coup, je me suis focalisée sur mon propre besoin de me rassurer et d’aider mon éditrice.

J’ai oublié le fondamental de la vente : satisfaire le besoin du client – le lecteur en l’occurrence. Il n’a pas fait le déplacement à un salon littéraire un dimanche après-midi pour ramasser des moules. S’il est là, c’est qu’il cherche bien un objet littéraire. Et au lieu de m’intéresser à ce qu’il souhaitait, ses envies, ses goûts, je n’ai pensé qu’à lui demander s’il connaissait le steampunk.

La bonne question, la question basique que tout vendeur connaît, c’est plutôt : « que recherchez-vous? ». Des légendes bretonnes? Je n’aurais eu qu’à l’orienter vers le stand voisin (en faisant probablement deux heureux : le lecteur et l’éditeur). Une façon ludique et agréable de passer du temps lors de ses trajets en bus? Un nouveau genre de récit? Un steampunk qui ne soit pas qu’un décors esthétique? Hé bien, là, j’avais le produit parfait pour lui!

Ensuite, c’est à moi de laisser éclater mon énergie et mon enthousiasme pour expliquer au lecteur ce qui lui plaira dans le livre : si Camille a choisit mon histoire et si j’ai eu tant de bons retours, c’est bien que je suis à la hauteur de ma mission : immerger le lecteur dans la vie de mes personnages, le faire rire et angoisser en même temps qu’eux, lui faire vivre un moment d’aventure et d’évasion!

L’essentiel est de ne pas en douter 🙂

Maintenant, je suis prête pour mon 2nd salon, la semaine prochaine à Angers!

1 réflexion au sujet de « Mon 1er salon littéraire en tant qu’autrice – ou quand le syndrome de l’imposteur fait oublier les basiques commerciaux! »

  1. Si cela peut t’aider, essaie de voir tes histoires non pas comme des produits à vendre, mais comme des propositions : de rêve, d’évasion et d’inspiration… « et si, là, tout de suite, vous n’étiez plus vous mais ce jeune homme prêt à passer la porte de … l’aventure vous tente ? Alors embarquez avec moi ! »
    Chaque histoire est une proposition, celui qui se sent prêt à embarquer largue les amarres et finalement, qu’à la fin de l’histoire il adhère ou pas à la proposition, au moins pourra-t-il se réjouir d’avoir vécu l’aventure… un peu comme dans la vie en fait 😉
    Hâte de te voir bientôt Noë et au contraire, ne cesse jamais de douter… le doute est une preuve d’intelligence, c’est lui qui amène à l’évolution et à l’amélioration continue. « Le doute est le courage de la conscience » (Jean Bédard) 🙂 <3

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