« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »
Nelson Mandela
Cette citation résume très bien le processus d’apprentissage, que ce soit en écriture ou ailleurs. Apprendre, c’est sortir de sa zone de confort, c’est prendre des risques, échouer et repartir. Autant cela peut être indolore si vous suivez un cours de piano – oups, votre doigt a ripé, pas grave, on recommence – autant cela peut être plus douloureux en écriture.
Comme Lionel Davoust le pointait du doigt, écrire n’est pas un processus reproductible. Par rapport à l’apprentissage d’un instrument, vous ne répétez pas des gammes, vous n’interprétez pas un morceau qu’un compositeur a écrit pour vous. Cela reviendrait à copier des pages et des pages de vos auteurs favoris, pas sûr que ce soit utile!
Au contraire, quand vous écrivez de vous-même, dès le premier mot, dès la première phrase, vous mettez un bout de votre personne dans le texte. Vous n’avez pas le choix.
Et vous avez rarement un professeur à vos côtés pour vous guider.
Alors, lorsqu’après des heures (des mois, des années!) à écrire, vous envoyez un texte à un jury, vous avez beau savoir que vous débutez, vous avez beau vous dire que, statistiquement, il n’y a que 1 à 10% de chance que le texte soit retenu, le fameux mail de refus vous fait forcément mal.
C’est normal! Envoyer un texte de sa composition, c’est très personnel. Nous avons tous une sensibilité et, même lorsque le refus s’accompagne d’encouragements bienveillants, ce n’est pas forcément facile à encaisser.
A une participante d’atelier d’écriture, un peu perdue face à un public plus expérimenté qu’elle, Benjamin disait très justement « si tu arrêtes, tu as 100% de chances de ne pas y arriver ».
Cela m’a énormément rassuré d’entendre mes auteurs préférés raconter le nombre de fois où ils ont vu un de leur texte refusé. J’ai eu le courage de continuer, et la persévérance paie!
Cela n’empêche, chaque refus est un coup dur, c’est sûr. Alors, je me fais un bon thé, je prends le temps de digérer la déception – un jour, une semaine, selon l’attachement que je portais audit texte – et ensuite, je demande un feedback, j’examine ce qui ne va pas. Je n’oublie pas mon principal but : progresser, apprendre, me faire plaisir. De ceci – et de ceci uniquement – découle mon second but : divertir, partager, transmettre. Le tout forme une boucle, un sentier qui va et vient comme les arabesques dessinées par une plume. On ne peut rien prévoir et un obstacle peut se révéler un formidable tremplin!
Un exemple frappant : ma première soumission « sérieuse » a été une nouvelle pour l’Anthologie « Dimension Années Folles ». C’est Estelle Faye qui, au détour d’un salon, m’avait parlé de cet AT. Au tout départ, « Année Folles », ça ne me branchait pas vraiment – ma spécialité, c’est plutôt l’Antiquité. Et puis, en me renseignant, les idées sont venues toutes seules. J’ai passé 3 mois à créer un univers, un début d’histoire qui me faisait trépigner, l’eau à la bouche.
Autant vous dire que la déception a été forte le jour du mail de refus!
Cependant, les conseils des anthologistes m’ont aidé à m’améliorer. Et, voyant un AT chez Oneiroi, une histoire liée à celle que j’avais créé m’est venue en tête.
Aujourd’hui, non seulement ma nouvelle « Maudite Lumière » va être éditée chez Oneiroi, mais j’ai avancé dans mon univers, mes personnages, et je pense que mon premier roman va naître de toute cette aventure…
Comme quoi 😉